lundi 27 décembre 2010
Américanisme Thaï ou Abandon des acquis culturels de jadis.
Ceci n'est pas un coup de gueule.
Burger King, petit-déjeuner anglais, adulation du tourisme appauvrissant, européanisation de Bouddha, les exemples pleuvent pour argumenter sur l'abandon des traditions ici en Thaïlande, mon lieu de séjour pour une semaine.
Il est temps, je pense, de se rendre compte, de manière honnête et juste du danger qu'apporte le développement dans certains pays "en voie de".
En ces temps où acquis culturels et respect des coutumes sont des valeurs justement précieuses au yeux de nombreux esprits ouverts, certaines contrées, dans ce cas-ci asiatiques, n'hésitent pas à se laminer "grâce" à ce qu'on nous présente comme la merveilleuse machine commerciale américaine.
Avant toute chose, je tiens à préciser que j'écris ici en plein conscience de cette "civilisation" nécessaire, de l'acceptation du danger qu'engendre ce repli sur soi en même temps qu'un développement économique considérable et durable.
Je suis conscient de l'absence d'alternative en cette époque où le capitalisme asiatique est en constant développement, nécessaire pour s'installer confortablement dans les rouages de l'économie mondiale.
Je suis conscient et je soutiens que l'argent est le nerf de la guerre.
Cet écrit n'est qu'un constat, une présentation tristement réaliste du quotidien citoyen dans l'ancien Siam.
Je peux le dire sans retenue, le capitaliste respectueux que je suis est ici en colère.
Je passe une après-midi dans le centre de Patong, je négocie de bons prix pour des bracelets avec des commerçants locaux, je leur fait cadeau de ma monnaie en guise de pourboire, en remerciement de leur sourire constant et de leur accueil chaleureux. Jusque là, tout fut parfait.
Puis, après quelques pas, le regard perdu dans les superbes paysages montagneux dans le lointain, que vois-je ? Un énorme centre commercial "Carefour" remplis de boutiques attenante au magasin central. Je m'y "risque" (je m'étais promis de ne pas tomber dans le piège dudit américanisme ambiant) et je flâne de rayons en rayons. J'y retrouve mes bracelets et bon nombre d'autres objets observés en rue. Leur prix était 3 à 4 fois moins cher. Le bracelet à 200 baht (+/-5€) ici vendu à 50 baht (+/-1,20€).
Je pose donc le question, comment le pauvre petit commerçant peut-il survivre avec un tel monstre commercial lui faisant ombre ? C'est à pleurer.
Malgré le dépaysement, je me sentais mieux au sein d'un bidonville sale mais honnête.
Ceci est un exemple plus que flagrant mais pas élogieux du tout du danger de la civilisation massive et brutale en cette contrée dont 90% de ses citoyens vivent très largement en dessous du seuil de pauvreté.
Autre constat relatif plus particulièrement à l'abandon d'acquis et de culture. Il s'agit de la disparition "petit à petit" des temples bouddhistes, des mosquées qui voient des commerces de souvenirs pousser en leur sein, effacement de toute marque de soutien envers leur souverain et son épouse, et j'en passe.
Comme nous la savons, les thaïlandais, via leurs temples ou leurs monuments, adorent leurs dieux en multipliant les offrandes florales qu'ils déposent au pied de ces monuments. Tout comme ils marquent régulièrement leur soutien ainsi que leur entière dévotion envers le souverain qu'il adulent. Il me tarde de me renseigner à son sujet.
Donc, que se passe-t-il ? L'afflux de touristes engendrant le développement massif des commerces entraine aussi la disparition de ces monuments qui n'intéressent plus la nouvelle génération de touristes, selon les responsables touristiques locaux... Autre argument ? Ces monuments et lieux de cultes prennent trop de place... Mais où va-t-on ?
Rien que sur l'île de Phuket, le nombre de temples, mosquées et autres réunis a diminué de 45% en 20 ans.
En ce qui concerne la politique, il ne faut pas leur en parler. Pas par dégout de leur part mais plutôt par une absence totale et compréhensive d'intérêt pour ladite politique. Ce n'est pas là qu'il faut se promener avec son calicot et prôner un changement, tout ce qui compte à leurs yeux, de la gauche à la droite, c'est que leur maigre salaire leur soit versé et leur job assuré.
La tentative de prise de pouvoir par les Chemises Rouges ? "Cela ne concerne pas les îles et tous les sites touristiques " dixit un employé de l'hôtel. Je les comprends, ils ont d'autres soucis majeurs. Je rappelle que le salaire moyen d'un thaïlandais est de 6000 baht ( +/- 150€) par mois.
Je vous ai décris ici quelques constats que j'ai fait tout au long de mon séjour tout en questionnant de temps à autres des natifs du pays. Si d'autres questions au sujet de ce magnifique pays vous occupent, n'hésitez-pas à me les poser, j'y répondrai avec plaisir, dans la mesure de mes connaissances.
Jérémy Van Beneden
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